Depuis “Split”, James McAvoy s’éclate dans le registre de l’horreur. La preuve ultime en est sa performance d’une intensité folle dans “Speak No Evil”, film d’horreur très réussi présenté au 50e Festival de Venise.
Ne dites rien de malla nouvelle pépite de Blumhouse
Parallèlement à la compétition du 50e Festival de Deauville, la programmation de cette édition a aussi son lot de premières. On compte parmi celles-ci le nouveau film de James Watkins (Lac Éden), à qui Blumhouse a eu l’excellente d’idée de confier la réalisation de leur nouvelle production : Ne dites rien de mal. Un des credos de Blumhouse est de faire beaucoup avec peu, avec cette idée de tirer le meilleur de budgets limités pour espérer des succès très rentables au box-office.
Les Dalton, une famille américaine installée à Londres, passent le week-end dans la propriété de rêve d’une charmante famille britannique, Paddy, Ciara et leur garçon Ant, se rencontrent en vacances en Italie. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique se transforme rapidement en atroce cauchemar…
Il va falloir attendre la sortie de Ne dites rien de mal aux États-Unis et ailleurs (le 18 septembre en France) pour savoir si ce pari commercial est réussi. Mais, présenté à Deauville devant un public qui s’est effrayé, a applaudi et ri aux éclats à plusieurs reprises lors de la projection, Ne dites rien de mal s’est déjà révélé être un excellent divertissementdiablement joueur et cruel, utilisant à très bon escient les codes de l’horreur et ceux d’un violation de domicile inverse.
Une performance plus grand que nature de James McAvoy
Le casting se compose de Mackenzie Davis et Scoot McNairy, qui incarnent Louise et Ben Dalton – leur fille Agnès est incarnée par Alix West Lefler -, quand James McAvoy et Aisling Franciosi sont Paddy et Ciara, parents d’un jeune garçon interprété par Dan Hough . Comme on peut le comprendre dans la bande-annonce du film, Paddy et Ciara se révèlent être bien différents du couple charmant qui rencontre Ben et Louise et en Italie.
On ne dévoilera pas les péripéties terrifiantes – et parfois drôles – de Ne dites rien de malmais on peut écrire que James McAvoy, tout en muscles, en colère et en démence, livre une performance fascinantefaisant bien plus que mettre mal à l’aise ses “invités” – et le public. Il dégage une énergie une intensité si folles que le montage lui offre même un fugace concernant la caméra dont l’efficacité en fait un modèle du genre. Ne dites rien de mal doit beaucoup à l’acteur britannique dans le grand plaisir qu’il procure, l’acteur captivant tous les regards dès qu’il est à l’écran. Face à lui, le toujours excellent Scoot McNairy, dans un registre où il explore lui la lâcheté et l’indécision, crée un déséquilibre parfaitement jouissif.
Il faut partir de cette maison, comme Louise l’indique rapidement à Ben, sentant que quelque chose de cloche dans le comportement de Paddy et Ciara. Mais Ben, qui croit s’être trouvé un ami en la personne de Paddy, traîne des pieds, sans se douter qu’un étau se resserre autour d’eux…
Bien écrit et extrêmement efficace, le scénario de Ne dites rien de mal devient à l’écran une narration tendue et haletante, étouffante, avant que la dernière partie ne lance un jeu de massacre particulièrement satisfaisant. N’hésitez pas une seconde, Ne dites rien de mal est un des meilleurs films à découvrir en ce mois de septembre.