La lettre des législateurs au conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a souligné la nécessité de réglementations plus strictes pour atténuer les risques que des technologies sensibles tombent entre de mauvaises mains. Ils ont cité les relations commerciales étendues de G42 avec des entreprises chinoises, y compris celles liées à l’armée, et ses liens historiques avec la société émiratie de cybersécurité DarkMatter, qui a déjà fait l’objet d’une enquête pour activités d’espionnage.
« L’accord mérite un examen continu pour garantir que nos intérêts stratégiques et de sécurité nationale sont protégés », écrivaient alors les législateurs dans la lettre. Ils ont également souligné l’approfondissement de la coopération entre les Émirats arabes unis et la Chine en matière d’IA, marqué par la récente visite du président Cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyan à Pékin.
Une approbation conditionnelle
Malgré ces inquiétudes, le gouvernement américain a approuvé la licence d’exportation en septembre, sous des conditions plus strictes. La nouvelle règle introduit le programme « Validated End User » (VEU), permettant aux centres de données étrangers de recevoir des puces d’IA comme celles produites par Nvidia sous une autorisation générale, évitant ainsi aux entreprises américaines de devoir demander des licences d’exportation individuelles.
L’approbation de l’accord Microsoft-G42 interdit aux individus des pays du groupe D: 5 – ceux soumis à l’embargo américain sur les armes, y compris la Chine – d’accéder aux puces ou à l’installation, indique le rapport citant des sources proches du dossier.
Des garanties supplémentaires obligent Microsoft à empêcher que les puces soient utilisées pour la formation de modèles d’IA par du personnel associé au gouvernement chinois ou à des organisations dont le siège est en Chine. Les personnes figurant sur la liste des sanctions du Département du Trésor ne sont pas non plus autorisées à participer, ajoute le rapport.
Les puces, qui proviendraient d’un fabricant leader tel que Nvidia, joueront un rôle essentiel dans les initiatives de Microsoft et de G42, notamment dans le développement de modèles d’IA avancés. G42 exploite déjà les centres de données américains pour former Jais, son modèle bilingue arabe-anglais à grande langue, en partenariat avec le fabricant de puces IA Cerebras.