La comédie “Un P’tit truc en plus” est la première réalisation de l’humoriste Artus, qui tient également le premier rôle. À notre micro, il s’est confié sur son désir de continuer à rire de tout, y comprenant des personnages en situation de handicap, pour ne pas davantage les marginaliser.
Un P’tit truc en plus : la première réalisation d’Artus
Ce mercredi 1ᵉʳ mai, la comédie Un P’tit truc en plus trier dans les salles de cinéma françaises. Il s’agit de la première réalisation d’Artus, qui tient également le rôle principal du film aux côtés de Clovis Cornillac, ou encore Alice Belaïdi.
L’intrigue du film raconte la cavalier d’un père et son fils braqueurs qui, pour échapper à la police, trouvent refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap. Pour ne pas éveiller les soupçons, ils se font passer pour un pensionnaire, Sylvain et son éducateur spécialisé, Orpi.
Après son sketch sur le handisport, Artus retrouve donc le personnage de Sylvain pour son premier film. Entouré de comédiens en situation de handicapil s’en donne à cœur joie pour ce premier long-métrage, à mi-chemin entre Nos jours heureux et Le huitième jour.
“Il faut continuer à rire de tout”
Artus raconte à notre micro que l’humour a toujours été une part inspirée de sa vie, mais qu’il n’envisageait pas initialement d’en faire une carrière. Cuisinier de formation, c’est grâce au soutien inconditionnel de ses parents qu’il s’est lancé dans le monde de la comédie, passant de performances de théâtre amateur à des spectacles solo et finalement à la reconnaissance nationale. “J’ai toujours eu envie de prendre les choses avec humour et avec dérision”, explique-t-il, soulignant que son approche de l’humour est fondée sur la légèreté et la dérision.
Le style d’Artus est connu pour son ton piquant et souvent irrévérencieux. Il n’hésite pas à aborder des sujets sensibles, tels que le handicap, d’une manière qui défie les conventions sociales. “Moi, je pense qu’au contraire, il faut continuer à rire de tout”, insiste-t-il. Il défend la nécessité de rire même des sujets dits « tabous », en raison de laquelle refuser d’en rire les rend plus difficiles à aborder et contribue à les marginaliser.
Artus souligne également que refuser d’en rire ne fait que renforcer la marginalisation de ces sujets, créant des barrières invisibles qui empêchent une véritable inclusion. “Si on n’a pas le droit d’en rire, c’est déjà tabou et c’est déjà qu’on les met à part”, explique-t-il. Il ajoute que la diversité, loin d’être quelque chose à ignorer ou à minimiser, est ce qui rend la vie riche et intéressanteet que l’humour peut aider à célébrer cette diversité en la mettant en lumière de manière positive et inclusive.
Artus évoque également le personnage de Sylvain, qu’il interprète dans son dernier film, comme un exemple de la manière dont il aborde des sujets controversés à travers l’humour. Ce personnage, né au Liban à la faveur d’une improvisation, avait d’abord été présenté dans un sketch sur le handisport, depuis devenu culte, et visionné des millions de fois :
Concernant son désir de faire jouer des personnes en situation de handicap, c’était une condition sine qua non pour son film. “Ce n’était pas envisageable de le faire avec des valides”, affirme-t-il, insistant sur l’importance d’intégrer des personnes en situation de handicap dans le film pour représenter. authentiquement la réalité de leurs vies. Les personnages incarnés par ces comédiens ne sont d’ailleurs pas inventés, mais collent à la réalité des interprètes.